Le paysage des retraites en France vient d’être bouleversé suite à l’annonce du Premier ministre Sébastien Lecornu concernant la suspension de la réforme des retraites adoptée en 2023. Cette décision gèle temporairement les modifications de l’âge légal de départ à la retraite, suscitant de nombreuses questions parmi les actifs, en particulier chez ceux nés entre 1964 et 1968. Pour mieux comprendre ce qui change concrètement, il est utile de détailler l’impact de ce gel pour chaque génération concernée.
Que change la suspension de la réforme des retraites ?
Grâce à cette annonce gouvernementale, le recul progressif de l’âge légal prévu par la réforme proposée ne s’appliquera pas immédiatement. Même si la mesure doit encore être votée au Parlement, tout indique que le maintien de l’âge légal actuel sera effectif jusqu’à début 2028. Ce tournant crée de nouvelles perspectives pour des millions de salariés proches de l’âge de la retraite.
Depuis 2023, la réforme prévoyait un report graduel de l’âge de départ, passant de 62 ans et 3 mois à 64 ans en 2030. Or, avec la suspension annoncée, l’âge légal est désormais fixé à 62 ans et 9 mois jusqu’en janvier 2028. Ce gel modifie directement les conditions de départ à la retraite pour plusieurs générations, qui anticipaient déjà un allongement rapide de leur carrière.
Quels sont les principaux bénéficiaires du maintien de l’âge légal ?
Toutes les générations proches de la cessation d’activité ne sont pas affectées de la même manière par la suspension de la réforme des retraites. Les ajustements apportent surtout un avantage aux personnes nées dans les années 1960, générant ainsi des situations inédites selon l’année de naissance.
Les salariés nés entre 1964 et 1968 sont les principaux bénéficiaires de cette suspension, gagnant potentiellement un trimestre de travail en moins avant de pouvoir partir. Néanmoins, la génération née en 1965 se trouve dans une situation particulière, car le découpage précis des dates de naissance influe sur l’âge réel de départ.
Année de naissance | Âge de départ légal avec la réforme appliquée | Âge de départ si la réforme est suspendue fin 2025 |
|---|---|---|
| 1963 | 62 ans et 9 mois | 62 ans et 9 mois |
| 1964 | 63 ans | 62 ans et 9 mois |
| 1er trimestre 1965 | 63 ans et 3 mois | 62 ans et 9 mois |
| Après mars 1965 | 63 ans et 3 mois | 63 ans (sauf en cas de nouvelle réforme d’ici 2028) |
| 1966 | 63 ans et 6 mois | 63 ans et 3 mois |
| 1967 | 63 ans et 9 mois | 63 ans et 6 mois |
| 1968 | 64 ans | 63 ans et 9 mois |
| 1969 et suivantes | 64 ans | 64 ans |
Situation des générations 1961 à 1963
Pour les personnes déjà parties à la retraite ou ayant acté leur demande – c’est-à-dire celles nées entre 1961 et 1963 –, aucun changement n’interviendra. Le relèvement de l’âge légal a déjà été appliqué à ces générations selon la précédente réforme, et la suspension actuelle ne revient pas sur leurs droits ni sur les départs déjà validés.
En clair, ces actifs poursuivent leur parcours classique, sans bénéficier d’un quelconque allègement lié à la modification du calendrier parlementaire actuel.
Générations 1964 à 1968 : quels avantages avec la suspension ?
Pour les personnes nées en 1964, la règle est claire : leur âge légal de départ à la retraite reste fixé à 62 ans et 9 mois, sans prolongation supplémentaire jusqu’au début 2028. Par rapport à la réforme initiale, cela représente souvent un gain d’un trimestre sur le temps de travail requis.
Du côté des générations 1966 à 1968, on profite aussi du maintien de l’âge légal. Tant que la suspension est confirmée par le Parlement, leur départ à la retraite ne dépassera pas l’âge actuellement gelé. Beaucoup y voient un répit bienvenu face à un probable relèvement de l’âge après 2028.
L’année de naissance influence-t-elle toujours l’âge légal de départ à la retraite ?
L’année de naissance demeure déterminante dans le calcul du départ à la retraite, surtout lorsque les règles changent. Avec ce gel provisoire, chaque génération voit sa situation figée pour quelques années, ce qui influence les choix professionnels et financiers de nombreux actifs.
La génération née en 1965 fait figure d’exception avec une situation incertaine : selon la date exacte de naissance, certains pourront partir à 62 ans et 9 mois, tandis que d’autres devront attendre d’avoir 63 ans. Cette subtilité introduit une légère inégalité passagère, entièrement liée à l’application du nouveau calendrier par les caisses de retraite.





